PROJET D’INSTALLATION SONORE
Luca Forcucci
en collaboration avec Professeur Olaf Blanke
  Laboratory of Cognitive Science (LNCO), EPFL, Lausanne, Suisse
Résumé
  Cette installation sonore mène une réflexion sur la création 
  d’une allusion sonore d’espaces quotidiens, auquel, d’une 
  certaine manière, nous ne
  portons guère plus attention, ou du moins nous ne les écoutons 
  plus vraiment, nous les entendons plutôt. L’idée vise à 
  insérer un premier espace sonore signifiant la ville. A l’intérieur 
  de celui-ci, un autre espace sonore suggère le corps humain à 
  l’aide de sons propres à ce dernier (battements du coeur, circulation 
  sanguine, etc.). L’auditeur est invité à se déplacer 
  à travers différents espaces sonores définis et créés 
  par des hauts parleurs
  Dans le livre La logique de la sensation, un élément 
  clé dans la peinture de Francis Bacon d’après Deleuze, est 
  :
  « Cette zone objective d’indiscernabilité dans le corps, 
  mais dans le
  corps dans la mesure de viande ou de chair » (Deleuze, 1981)
Il explore la possibilité d’un interstice entre 
  l’être humain et l’animal. Qu’en est-il si le son devient 
  l’animal ? Et si le son ou la musique du corps
  serait une expression métaphorique de la figure humaine ? Les tentatives 
  d’aujourd’hui pour créer un environnement immersif sont des 
  images virtuelles d’un supposé monde virtuel ou d’autres 
  approches de réalité augmentée. Une forme de réalité 
  virtuelle moins explorée est l’approche par le son. Qu’en 
  est-il si le son crée une allusion à la réalité 
  ?
  Démarche
  Dans certaines formes de musique (ex musique acousmatique, du grec « acousma 
  »), le son est la base pour une expérience cinématique, 
  où le son crée un environnement immersif en créant des 
  allusions soniques. Dans ma recherche et composition pour le projet KINETISM, 
  je souhaite explorer le son des espaces et places de Lausanne, ses habitants 
  et leurs mouvements à l’intérieur de la ville, de même 
  que les sons du corps d’humains.
  Mon approche réside dans l’idée de créer une convergence 
  entre différentes sources de matériaux sonores (le mouvement de 
  gens dans la ville, le mouvement des véhicules, le son de la ville en 
  général en fonction des lieux choisis, le corps). Ensuite, je 
  souhaite que toutes ces espaces sonores se rencontrent, que les sons se mélangent 
  et s’entrechoquent, de manière à créer un ensemble 
  à partir de multiple sources. Par une technique appelée convolution. 
  Les propriétés intrinsèques du son sont la viande du corps 
  et la convolution crée les caractéristiques animales du son. Comme 
  une métaphore de la définition de l’animalité du 
  son, fondée sur sa projection dans un espace virtuel crée par 
  la convolution, cette dernière étant l’instinct basic des 
  ses propriétés.
  Comme un voyage à l’intérieur et à l’extérieur 
  de soi au même moment (les sons de la ville et les sons du corps se rencontrent), 
  une phénoménologie du temps et de l’espace. Une exploration 
  de nouveaux territoires de la conscience par une écoute profonde de notre 
  environnement.
  Réalisation
  Ma pièce sera diffusée sous forme de pièce sonore, à 
  l’aide de plusieurs hauts – parleurs.
  Les auditeurs seront immergés dans une pénombre et seront invités 
  à se déplacer ou à s’asseoir et écouter. Il 
  y aura également (à l’entrée) une description des 
  signaux auditifs perçus par le cerveau et comment ce dernier se représente 
  l’espace corporel et urbain.
  Conclusion
  Ce travail amène une réflexion sur les mouvements générés 
  par un contexte urbain, les caractéristiques sonores de notre corps, 
  les sonorités liées à ces activités et la musique 
  qu’il peut en découler sous forme d’art sonore. Je vois une 
  correspondance entre l’organisation de ces sons et les peintures de Bacon:
  « L’ombre s’échappe du corps comme un animal que nous 
  avons
  protégé. Au lieu de correspondances formelles, ce que les peintures 
  de
  Bacon constituent sont une zone d’indiscernabilité ou indécidabilité
  entre l’homme et l’animal » (Deleuze, 1981)
  Et c’est exactement cette zone d’indiscernabilité que je 
  souhaite reproduire à travers le son.
  
  
  Deleuze, Gilles 1981, The Logic of Sensation, Seuil, Paris.
July 2009
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Texte und Kommentare zum Labor 2009 werden hier veröffentlicht
Texts and commentaries on the 2009 lab and related research subjects will be published here.