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On
the other Side of the Mirror
De
l’autre côté du miroir
(1)
Et déjà commence le voyage. Je me trouve sur terre; la
terre est unique dans notre système solaire, une planète
bleue, pleine d'eau, de vie - sur laquelle la vie est possible. Je vois
le soleil dans le ciel - et dans mes pensées je continue à
voyager. De la lumière du jour je me plonge dans les tréfonds
de la nuit, et je rencontre la lune.
Mark Twain (écrivain américain) a dit quelque part...
'Tout le monde et une lune
Avec un côté sinistre
Qu'on ne montre à personne'
Ces mots me reviennent à l'esprit alors que je rencontre la lune.
Mais déjà je continue encore et encore; je suis avec Mercure.
Mercure est une planète extrême; elle est proche du soleil
et pourtant ses nuits sont parmi les plus froides de notre système
solaire. Je continue jusqu'à Vénus - Mars, passant à
côté du Jupiter jusqu'à Saturne - Uranus - Neptune,
laissant encore Pluton, la planète la plus éloignée
du soleil, derrière moi.
Et
puis soudainement je vois quelque chose – loin, loin derrière
la voie lactée. Cela ressemble à une planète en
verre, transparente d’une certaine manière . Je m’approche
de cette planète et je me plonge dans son atmosphère.
C’est comme de la magie, vraiment facile.
Et je suis déjà là. Je me trouve sur une planète
qui est loin, loin de la terre. Je m’aperçois que je respire,
oui, que je vis.
Ceci est une planète sur laquelle la vie est possible.
Je regarde autour de moi. La première chose que je remarque,
c’est plusieurs bâtiments construits en verre. C’est
une architecture tellement étrange, mais en même temps
tellement familière. En plus, je ne vois pas de grandes tâches
de couleur comme sur terre. L’ensemble se présente comme
une combinaison de bleu-vert. Je regarde le ciel pour trouver le soleil.
Mais il n’y a pas de soleil dans le ciel. Je ne comprends pas,
comment la lumière arrive sur cette planète? Le ciel n’a
pas de nuages constamment changeants, mouvants, qui me dérangent,
qui me font peur. J’aperçois soudainement une légère
sensation de bien-être. Ce que je vois jusqu’ici me plaît.
Mes yeux regardent à nouveau les rues.
Les rues sont structurées d’une façon compréhensible,
elles me semblent, d’une manière ou d’une autre,
très ordonnées. Les panneaux sont rangés selon
le système alphabétique. Alors, est-ce que je vois les
premiers êtres humains!? – des espèces humaines?
Non, ce sont vraiment des êtres humains, exactement comme “Tu”
(norme) et “Je” (autiste).
Je marche automatiquement vers ses êtres humains. Lorsque je me
retrouve à quelques pas de ces êtres humains, je vois,
oui je sais toute de suite: ces êtres humains ne sont pas comme
“Tu” (norme) et “Je” (autiste).
Ces gens sont comme “Je”.
Oops, en ce moment, alors que je me rends compte de cela, je sens l’arrogance
en moi juger d’être contente que “Tu” (norme)
sois tellement différent, et pas “Je” (autiste).
C’est curieux comme on se retrouve d’un coup debout, de
l’autre côté du miroir.
Cependant, l’espace d’un instant, je prends du plaisir avec
cette sensation. Puis soudainement, vient une autre sensation en moi,
d’une manière triste – vide, oui presque honteuse.
Je commence à réfléchir, à me demander s’il
existe encore sur cette planète des “Tu” gens.
Si oui, comment arriveraient-ils à vivre dans un monde où
les gens autistes sont la norme?
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Was
ist Interaktions-Kunst? Ein Manifest.
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